Écrans et mémoire des enfants : ce que révèle la science sur le cerveau de nos ados

Six heures par jour. C’est le temps moyen qu’un adolescent passe sur son smartphone, soit l’équivalent d’une journée de travail. Et pendant ce temps, son cerveau se transforme. Pas toujours pour le meilleur. Les études en imagerie cérébrale apportent aujourd’hui des réponses concrètes aux parents qui s’interrogent sur les effets réels des écrans.

Le smartphone s’invite dès le berceau

Observez un parent qui pousse une poussette. Il y a de fortes chances qu’il soit absorbé par son téléphone. L’enfant, lui, découvre le monde sans explication, sans émotion partagée, sans ces mots qui transforment une image en souvenir.

Le neurochirurgien Marc Tadié, co-auteur de « Le cerveau sans mémoire, un tsunami nommé smartphone », pointe ce phénomène : l’enfant voit ses parents six heures par jour rivés à leur écran. Naturellement, il veut les imiter. Le conditionnement commence bien avant le premier smartphone offert.

digiTECH, une coproduction Alexandre Jourdren et le studio Le 264

Une mémoire qui apprend à ne plus travailler

Les touristes qui photographient la place de la Concorde en 360° avant de remonter dans leur car illustrent parfaitement le problème. Ils délèguent leur mémoire à l’appareil. Plus de lumière ressentie, plus de température, plus d’émotion. Le souvenir devient aseptisé.

L’hippocampe sous pression

L’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle permet d’observer le cerveau en action. Les résultats sont sans appel.

Une zone cérébrale qui rétrécit

L’hippocampe, cette région en forme d’animal marin responsable de la mémorisation, s’atrophie chez les utilisateurs intensifs de smartphone. Comme un muscle qu’on cesse de solliciter, il perd progressivement ses capacités.

Le scanner qui s’embrase

Quand un adolescent consulte son téléphone, son cerveau ressemble à une éruption volcanique sur l’imagerie. Tout s’allume simultanément, si bien que rien ne profite réellement aux fonctions cognitives. L’effort devient désordonné, inefficace.

Cinq jours suffisent à inverser la tendance

Bonne nouvelle : le cerveau possède une plasticité remarquable. Des études montrent qu’après seulement cinq jours sans écran, un enfant retrouve une meilleure capacité à reconnaître les émotions sur les visages. La nuance émotionnelle, perdue à force de stimulations numériques, refait surface.

Un protocole de trois semaines pour reconditionner le cerveau

Les spécialistes recommandent une approche progressive en 21 jours. Première étape : supprimer le smartphone une heure avant le coucher, puis une heure après le réveil. Ensuite, des cures de quatre à cinq jours permettent de réapprendre à observer, à s’imprégner du monde extérieur. Et pourquoi pas, à mémoriser une poésie. Car apprendre par cœur crée des chemins neuronaux qui serviront ensuite à emmagasiner d’autres savoirs.

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