Créer une start-up, c’est souvent foncer tête baissée. Produit, clients, levée de fonds : les priorités s’enchaînent. La gouvernance ? On verra plus tard. Erreur. Cette question mérite d’être posée bien avant l’arrivée des premiers investisseurs externes. Voici pourquoi et comment s’y prendre.
Formaliser avant qu’il ne soit trop tard
Beaucoup de fondateurs repoussent la mise en place d’une gouvernance structurée. Tant que l’équipe reste petite et soudée, pourquoi s’encombrer de process ? Le piège, c’est justement cette illusion d’alignement. Sans formalisation, on croit être d’accord sur tout. Jusqu’au jour où un désaccord éclate et révèle des visions incompatibles.
« La gouvernance, c’est un triangle : ceux qui dirigent, ceux qui financent, et un contrôle indépendant dans l’intérêt de l’entreprise », explique Dominique Druon, fondatrice du cabinet Aliath. Mettre ce triangle en place avant l’entrée d’investisseurs permet de garder la main sur les règles du jeu.
L’erreur classique : confondre amis et administrateurs
Quand les moyens manquent, la tentation est forte de solliciter son entourage. Gratuit, disponible, bienveillant : l’ami semble le candidat idéal pour siéger au board. Sauf qu’un ami, par définition, évite les sujets qui fâchent. Il ne dira pas les choses désagréables qu’un entrepreneur a besoin d’entendre. Cette confusion entre affection et professionnalisme figure parmi les erreurs les plus répandues.
Constituer un board efficace sans budget
Pas de série B en vue ? Des solutions existent pour s’entourer sans vider la caisse.
Les business angels comme première ressource
Après le love money, les business angels représentent une option intéressante. Formés à la gouvernance, membres d’associations d’administrateurs, ils ont investi une somme modeste mais alignent leurs intérêts sur la réussite de l’entreprise. Inutile de les rémunérer : leur participation au capital suffit à les motiver.
BSPCE et BSA pour attirer des profils expérimentés
Les outils d’intéressement permettent de rémunérer des administrateurs de manière différée. À deux ou trois ans, quand le modèle économique se stabilise, ces leviers prennent leur valeur. Autre piste : identifier des serial entrepreneurs qui acceptent de donner du temps par passion pour l’aventure entrepreneuriale.
Comprendre son pacte d’associés sur le bout des doigts
Un avocat ne remplace pas votre propre compréhension du pacte. Les investisseurs, eux, en rédigent quotidiennement. Ils défendent leurs intérêts, pas les vôtres. Deux points méritent une attention particulière : les conditions d’entrée et sortie du capital, et les mécanismes de prise de décision. Posez-vous une question simple : dans les six derniers mois, qu’est-ce qui aurait changé si ce pacte avait existé ? La réponse éclaire souvent les zones d’ombre.
Lire plus d’articles sur DigiTechnologie :
– Intégrer l’IA dans la gestion d’entreprise, cliquez-ici
– Les conséquences des écrans sur le cerveau, cliquez-ici
– La dette publique et son impact sur les startups, cliquez-ici







