Dette publique française : comment 3 400 milliards d’euros étouffent l’entrepreneuriat

La France fait face à un défi majeur : une dette publique qui dépasse les 3 400 milliards d’euros et une fiscalité parmi les plus contraignantes au monde. Cette situation pèse lourdement sur les entrepreneurs, les TPE et les PME qui constituent pourtant le moteur de l’économie française. Jordan Sarralié, multi-entrepreneur et auteur de l’essai « 72 mesures urgentes pour relancer la France« , décrypte dans notre émission DigiLEGAL les mécanismes qui paralysent la création d’entreprise et propose des solutions concrètes pour inverser la tendance.

Les charges sociales : le boulet des entrepreneurs français

Le système français impose une charge considérable aux employeurs. Pour verser 2 000 euros nets à un salarié, une entreprise doit débourser près de 3 000 euros, tandis que l’employé ne perçoit réellement que 1 500 euros après prélèvements. Cette réalité crée un écart de 800 euros qui disparaît dans les cotisations, rendant l’embauche particulièrement difficile pour les petites structures.

digiLEGAL, une coproduction Alexandre Jourdren et le studio Le 264

Au-delà des charges, les normes réglementaires s’accumulent. L’obligation d’acquérir un logiciel de facturation certifié en 2027, représentant un investissement de 5 000 euros, illustre parfaitement cette spirale normative qui fragilise les TPE. Pendant ce temps, l’État continue de s’endetter alors que les entrepreneurs peinent à accéder au crédit bancaire.

Un décalage inquiétant avec nos voisins européens

La comparaison avec les autres pays européens révèle un handicap structurel. Tandis que la France maintient un taux d’impôt sur les sociétés de 25 %, l’Espagne affiche 25 %, les Pays-Bas 19 % et l’Irlande seulement 12,5 %. Ce différentiel explique la fuite des sièges sociaux des grandes entreprises vers des territoires plus accueillants fiscalement.

Cette concurrence déloyale empêche les start-ups et PME françaises de se développer dans des conditions équitables, d’autant que la délocalisation reste inaccessible pour les petites structures.

Trois mesures prioritaires pour libérer l’entrepreneuriat

La première urgence concerne la création d’un système de chômage pour les chefs d’entreprise. Actuellement, un entrepreneur qui travaille 70 heures par semaine pour un revenu incertain de 1 500 euros se retrouve sans filet de sécurité en cas d’échec. Cette absence de protection décourage la prise de risque entrepreneuriale.

La deuxième mesure préconise un taux d’imposition réduit à 10 % pour les TPE, allégeant significativement leur pression fiscale. La troisième proposition vise la suppression totale des charges sociales sur le premier salarié pendant trois ans, facilitant ainsi le passage du travailleur indépendant à l’employeur.

Débloquer 250 milliards pour financer la croissance

Les plans d’épargne entreprise représentent une réserve considérable de 250 milliards d’euros actuellement gelés. Le déblocage de seulement 10 % de ces fonds injecterait 20 milliards immédiatement dans l’économie réelle, générant 5 milliards de TVA pour l’État. Cette mesure pourrait également résoudre partiellement le déficit des retraites, tout en stimulant la consommation et l’investissement.

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