L’IA, arme redoutable des fraudeurs en ligne

L’intelligence artificielle est désormais l’outil de prédilection des hackers du dark web pour infiltrer nos comptes bancaires et dérober des données personnelles. Face à cette menace grandissante, les systèmes de défense s’adaptent, mais suffiront-ils à endiguer ce fléau ?

Des outils de plus en plus sophistiqués

Hausse de 15 % des cyberattaques dans le secteur financier par rapport à 2020 : le constat est alarmant. Chatbots, deepfakes et autres méthodes d’ingénierie sociale ultra-réalistes… Les pirates n’ont jamais été aussi bien équipés pour tromper les particuliers grâce aux algorithmes d’IA.

À titre d’exemple, il y a les logiciels de « screen scraping » qui copient en douce identifiants bancaires et mots de passe. Piratage des smartphones pour lire les SMS de confirmation, usurpation des données personnelles… Toutes les combines high-tech sont bonnes pour piller les comptes.

D’après un panel d’experts, 75 % observent une explosion de ces techniques sous l’effet catalyseur de l’IA. « La sophistication des outils disponibles sur le darknet dépasse l’entendement », s’inquiète Eric Lasnier, consultant cybersécurité.

La contre-offensive se structure

Heureusement, en parallèle, la lutte contre la cybercriminalité financière s’organise. De plus en plus d’acteurs adoptent l’IA pour contrer ces menaces en interne.

En analysant les flux transactionnels, des algorithmes d’apprentissage automatique arrivent désormais à repérer en temps réel les opérations suspectes. Verdicts toujours plus précis à mesure que ces intelligences artificielles affinent leurs modèles sur les données réelles de la fraude.

Le saint Graal pour ces experts serait de parvenir à des systèmes capables de saisir en profondeur le contexte unique de toute transaction, afin de supprimer absolument tout risque d’erreur de jugement, et ce sans dégrader la qualité de l’expérience client.

La bataille ne fait que commencer. Cependant, le secteur semble prendre conscience de l’urgence à adopter massivement les armes de l’IA.

La mobilisation s’amplifie

Certes, les premières ripostes technologiques à la cyberfraude financière montrent des signes encourageants. Pour autant, la communauté s’accorde à dire que le plus dur reste à faire.

« On ne combattra l’IA des hackers qu’avec nos propres IA encore plus performantes », martèle Julie Leroy. Et cela passera par des investissements massifs dans la recherche et le développement d’algorithmes toujours plus sophistiqués. Une urgence absolue pour ne pas se faire totalement dépasser.

En effet, derrière chaque progrès des intelligences artificielles « du bien » répond une surenchère des intelligences artificielles « du mal ». La course au cyber armement bat son plein, où la suprématie technologique déterminera le camp des gagnants à l’avenir.

L’IA, alliée et menace

Cette quête effrénée d’innovations soulève aussi la question des dérives. Jusqu’où iront les IA dans l’intrusion de notre vie privée au nom de la sécurité ? Quelle part de liberté individuelle sommes-nous prêts à sacrifier dans cette lutte sans merci ?

Des arbitrages éthiques cruciaux, qui accompagneront immanquablement l’essor des IA défensives. L’ambivalence constitutive de ces technologies d’un genre nouveau est à la fois fantastiques alliées et redoutables menaces potentielles.

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