Instagram : de la course aux followers à l’ère de l’engagement

Ces dernières années, un changement majeur est apparu sur les réseaux sociaux. Sur Instagram, la vraie différence ne se joue plus au nombre d’abonnés, mais à la qualité des interactions et à la construction d’une communauté engagée.

Désormais, les marques privilégient les influenceurs avec un fort taux d’engagement, plutôt que des comptes très suivis mais déconnectés de leur audience. Avec ces nouveaux paramètres, beaucoup de personnes qui se lancent se demandent comment tirer leur épingle du jeu. L’achat d’abonnés, longtemps à la mode, est-il encore pertinent ?

Dans cet article, on décrypte ces changements et on pose une stratégie claire pour y répondre.

Pourquoi l’engagement est-il devenu plus important que le nombre d’abonnés ?

Ce changement de paradigme s’explique principalement par deux causes.

1) Le changement dans l’algorithme d’Instagram

Depuis quelques années, l’algorithme met davantage l’accent sur les interactions de qualité plutôt que sur la quantité. Beaucoup de pros continuent de se focaliser sur des indicateurs dépassés. Les portées et les likes restent utiles, mais ne disent pas tout de l’engagement réel.


Les signaux qui comptent le plus aujourd’hui :

  • Partages et commentaires > likes. Un like coûte peu d’effort ; un partage ou un commentaire suppose une vraie adhésion. L’algorithme les surpondère donc.
  • DM, réponses aux Stories et partages en message > impressions. Les DM et les réponses aux Stories traduisent une communauté vraiment engagée. Côté Reels, Instagram pousse la viralité : le nombre de partages en DM est devenu un KPI clé.
  • Temps de visionnage et taux de clic > vues brutes. Le temps de visionnage et la rétention reflètent bien mieux la qualité d’un Reel que le simple volume de vues. C’est pour cela qu’Instagram met ces indicateurs en avant.

2) Les marques privilégient l’engagement

Avec l’essor d’Instagram, les marques ont vu une superbe opportunité de toucher un nouveau public via les influenceurs. Au début, elles ciblaient surtout ceux qui avaient « le plus de followers possible ». Désormais, elles se tournent davantage vers des créateurs de plus petite taille, mieux alignés en termes de valeurs.

Pourquoi ce virage ?

  • Perte de confiance envers certains influenceurs. La manne financière a poussé une partie d’entre eux à promouvoir des produits douteux ou de mauvaise qualité. Suite aux scandales, les utilisateurs sont devenus plus suspicieux, et les marques se sont éloignées de profils risqués.
  • Associer une image de marque à un créateur. Les créateurs prennent position, affichent leurs valeurs ; un partenariat n’est plus seulement financier, il est marketing. Il permet de capter une part de leur capital‑sympathie : l’audience transfère inconsciemment une partie de l’image de l’influenceur vers la marque sponsorisée.

Est‑il encore pertinent d’acheter des abonnés ?

Tous ces changements ont acté la fin de la course au « gros chiffre ». Il y a quelques années, acheter 10 000 followers pouvait suffire pour exister ; aujourd’hui, ça ne suffit plus et, bien souvent, ça pénalise.

Mettre en place une stratégie si vous achetez malgré tout

Dans certains cas précis, acheter des followers peut servir de coup de pouce (par exemple si votre base est trop petite pour monétiser). Mais cela doit être pensé comme un moyen, pas une fin.

Acheter des abonnés de meilleure qualité

Si vous décidez d’acheter, privilégiez des abonnés de qualité. Les comptes de faible qualité (souvent des bots) n’interagissent pas, font chuter votre taux d’engagement et envoient des signaux négatifs à l’algorithme.

  • Visez des profils proches de votre marché (ex. français si votre audience est en France), avec un minimum d’activité visible.
  • Optez pour une livraison progressive (option « drip‑feed ») pour éviter un pic suspect et lisser l’arrivée de nouveaux abonnés.

Utiliser l’achat comme tremplin

Le principal changement à opérer : ne plus voir l’achat comme une fin en soi. Il doit alimenter une stratégie post‑achat pour activer et engager ces nouveaux abonnés.

  • Préparez un calendrier éditorial solide.
  • La semaine qui suit l’achat : intensifiez le rythme, postez chaque jour (Reels, Stories interactives, carrousels utiles).
  • Multipliez les appels à l’action (commenter, partager, répondre en DM) pour déclencher de vrais signaux d’engagement.

En clair : sans plan d’activation, l’achat ne sert à rien (voire vous dessert).

Réussir sur Instagram sans acheter de followers, c’est possible

La question mérite d’être posée : peut‑on encore percer de manière 100 % organique ? Oui, mais le jeu a évolué.

Vers une « TikTokisation » d’Instagram ?

Comme expliqué plus haut, l’algorithme a évolué pour pousser l’interaction et la viralité. Résultat : les publications statiques (posts, carrousels) ont été supplantées par des Reels plus percutants. C’est logique : la dopamine générée par la vidéo est souvent plus forte. On se partage désormais les Reels en DM, on like et on repartage plus facilement le format vidéo.

Conséquence : avec cette « TikTokisation », beaucoup de nouvelles têtes émergent grâce à un buzz sur un Reel. Tisser sa toile dans un réseau où règne l’instantané demande plus de constance.

Les clés pour réussir aujourd’hui

Les facteurs de succès restent globalement les mêmes : publier régulièrement et proposer du contenu de qualité. Avec une subtilité : pour toucher une nouvelle audience, mettez l’accent sur les Reels.

Côté indicateurs, adaptez‑ vous : suivez en priorité les signaux d’engagement et de viralité (partages, commentaires de fond, réponses aux Stories/DM, temps de visionnage, taux de complétion, CTR), plutôt que les vues brutes et les impressions.

En deux mots

L’ère de la quantité est derrière nous. Place à l’engagement : des contenus qui font réagir, discuter, partager. L’achat de followers, s’il est envisagé, ne doit être qu’un tremplin au service d’une stratégie éditoriale solide et cohérente avec vos valeurs.

Lire plus d’articles sur DigiTechnologie :
– Le combat de Youtube face à TikTok, cliquez-ici
– L’option publique et les réseaux sociaux, cliquez-ici
– L’IA améliore la productivité des entreprises, cliquez-ici