Transparence salariale : comment les entreprises françaises doivent se préparer à la directive européenne de 2026

La transparence salariale s’impose progressivement comme un enjeu majeur pour les entreprises françaises. Alors que 63% des salariés ignorent aujourd’hui la rémunération de leurs collègues, la directive européenne adoptée en 2023 va imposer de nouvelles obligations dès juin 2026. Cette transformation réglementaire, bien que redoutée par de nombreux employeurs, représente une opportunité unique de renforcer la confiance et l’attractivité des organisations. Décryptage des enjeux et des stratégies gagnantes pour anticiper ce changement.

Les nouvelles obligations légales à respecter

La transposition de la directive européenne en droit français imposera trois obligations majeures aux entreprises. Premièrement, avant toute embauche, les employeurs devront communiquer aux candidats la fourchette de rémunération du poste proposé, qu’il s’agisse d’un salaire exact ou d’une fourchette indicative. Deuxièmement, tout salarié aura le droit de demander à son employeur les informations concernant les niveaux de rémunération pour des postes comparables, avec une ventilation par sexe. Enfin, les entreprises devront produire un rapport annuel identifiant et justifiant les écarts salariaux existants.

digiRH, une coproduction Alexandre Jourdren et le studio Le 264

Pourquoi les employeurs français redoutent cette révolution

La culture française du secret autour des salaires explique en grande partie les réticences des employeurs. Selon Ketty Soued, directrice associée chez ECAI, les entreprises craignent principalement les tensions internes que pourrait générer cette transparence : comparaisons entre collègues, jalousies, et discussions qui risquent de déstabiliser les équipes. S’ajoute à cela une complexité administrative considérable, particulièrement lourde pour les PME qui devront allouer des ressources supplémentaires à la production de ces nouveaux rapports.

Les clés pour transformer cette contrainte en atout

La pédagogie constitue le premier levier pour réussir cette transition. Les entreprises doivent expliquer en amont les écarts de rémunération en fonction de l’ancienneté, des performances et des responsabilités exercées. Un audit salarial complet s’avère indispensable pour identifier les incohérences et quantifier le coût des harmonisations nécessaires. La formation des managers représente également un investissement crucial pour anticiper les questions des collaborateurs et gérer les éventuels conflits.

Les success stories françaises à suivre

Certaines entreprises françaises ont déjà démontré les bénéfices de la transparence salariale. Decathlon, Welcome to the Jungle et l’Assurtech Alan ont constaté des résultats probants : meilleure fidélisation des équipes, renforcement de la confiance, attractivité accrue auprès des candidats, et valorisation de la marque employeur. Ces pionniers prouvent qu’une politique transparente attire particulièrement les jeunes générations en quête d’entreprises modernes alignées avec leurs valeurs de sincérité et de cohérence.

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