Dans la course effrénée à l’intelligence artificielle générative, les géants de la tech risquent de creuser un peu trop les sillons. Le gendarme britannique de la concurrence vient de tirer la sonnette d’alarme. En ligne de mire ? L’appétit démesuré des Big Tech dans ce secteur stratégique. De Google à Meta en passant par Microsoft et Amazon, la crainte de voir se recréer un écosystème verrouillé prend de l’ampleur. Faut-il s’attendre à de nouveaux mastodontes de la tech ?
Un réseau inquiétant de monopoles et de partenariats exclusifs
Aux yeux de la Competition and Markets Authority (CMA), la menace est bien réelle. Les fameux « GAMMAN » (Google, Apple, Meta, Microsoft, Amazon, Nvidia) concentrent déjà une grande partie des ressources clés pour développer des modèles de langage de pointe. Infrastructures, données d’entraînement, cerveaux pointus… Ces intrants essentiels sont en grande partie contrôlés par ce petit club de privilégiés.
Mais ce n’est pas tout ! La CMA a aussi identifié tout un maillage de plus de 90 partenariats et investissements dans des start-up prometteuses comme Anthropic, Inflection, Midjourney ou encore Stability AI. Un jeu d’alliances stratégiques qui pourrait bien avoir pour effet de verrouiller l’écosystème autour des mêmes acteurs dominants.
Un quasi-monopole qui ferait peser de lourds risques de dépendance excessive pour les entreprises, avec à la clé des tarifs de services prohibitifs et un étranglement de l’innovation.
La CMA passe à l’action pour préserver l’innovation
Face à ce sombre scénario, le gendarme de la concurrence britannique ne reste pas les bras croisés. Il vient d’intensifier ses enquêtes sur les rachats et fusions dans l’IA générative. Son objectif est de déjouer les stratégies d’accaparement des précieuses start-up par les géants en place.
Dans le même temps, la CMA s’attaque aux clouds publics, ces infrastructures incontournables pour l’hébergement des intelligences artificielles. La crainte est que les fournisseurs leaders comme AWS, Azure ou Google Cloud profitent de leur position pour évincer la concurrence ou brider certains services.
Alors pour préserver un écosystème sain et ouvert à l’innovation, l’autorité prône des garde-fous stricts contre les abus de position dominante. Elle appelle aussi à une meilleure transparence sur ces liens opaques entre grands groupes et petits acteurs de la Tech. L’IA générative ne doit pas devenir le terrain de jeu exclusif d’une oligarchie !
L’IA générative, un autre fossoyeur de la concurrence à enrayer ?
Alors, l’IA générative est-elle condamnée à suivre la même trajectoire que d’autres marchés déjà phagocytés par les mastodontes californiens ? Pour la CMA, le risque est bel et bien présent. Et le combat pour un écosystème équitable et ouvert ne fait que commencer.
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