Depuis la pandémie de Covid-19 et la généralisation du télétravail, les outils numériques de collaboration se sont multipliés à vitesse grand V dans les entreprises. Slack, Teams, Zoom et consort pullulent dans les ordinateurs et smartphones des employés. Et ce foisonnement d’outils, censés libérer du temps et gagner en productivité, est en train de devenir un vrai casse-tête pour le personnel, toujours plus sollicité derrière ses écrans. C’est ce que révèle une étude menée par Asana auprès de plus de 3 000 travailleurs des secteurs de la tech et de la recherche au Royaume-Uni et aux États-Unis.
Plus d’options pour collaborer, moins de clarté
Les employés perdent en moyenne 1 h 30 par jour à naviguer entre tous ces outils, soit 30 % de leur temps de travail hebdomadaire. Chercher une information devient une épreuve de patience et 82 % des répondants à l’enquête appellent les managers à mieux encadrer l’utilisation de ces technologies. En effet, le choix du mauvais canal de communication pour un projet peut vite devenir un cauchemar. La saturation guette alors que les demandes s’accumulent dans les messageries et « channels » de chacun, sans qu’on sache par où commencer.
Après la pandémie mondiale, la multiplication des outils de productivité commence à rendre les employés de bureau improductifs. Au lieu de favoriser le travail d’équipe et le partage des tâches en ligne, ce trop-plein d’options disponibles paralyse finalement les personnels obligés de jongler en permanence avec ces interfaces.
Sans compter que la promesse de gain de temps grâce à l’intelligence artificielle (IA) qui automatise certaines tâches peut aussi se retourner contre ses utilisateurs. Ainsi, plus il y a d’assistants virtuels, plus le choix du « bon outil » à adopter devient cornélien pour les manageurs.
Vers une « réinitialisation » des outils collaboratifs ?
Comment retrouver de la cohérence dans cet océan numérique ? La majorité des personnes interrogées dans l’enquête réclament plus de simplicité : moins d’applications, mais avec des fonctionnalités optimisées pour travailler efficacement ensemble à distance. Les 3/4 appellent même à une standardisation des outils de travail collaboratifs dans leur entreprise. Au lieu que chacun utilise ses logiciels préférés, mieux vaut adopter une solution unique connue de tous les employés, quitte à ce qu’elle soit imposée par le top management.
C’est ce que préconise Asana et sa vice-présidente Rebecca Hinds : une sorte de « réinitialisation technologique » s’impose afin de redéfinir les usages numériques en entreprise et de rompre avec près de 3 ans de travail déstructuré depuis son salon ou sa cuisine. L’enjeu est simple : retrouver un équilibre entre innovation technologique et productivité réelle des travailleurs. La grande démission post-Covid guette les sociétés incapables de prendre soin de leurs salariés face à ce tsunami d’outils de productivité qui noie plus qu’il n’irrigue aujourd’hui.
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