En 2018, une enquête fracassante du New York Times mettait au jour un vaste système d’accords passés entre Facebook et plus de 150 entreprises pour leur permettre d’accéder aux données personnelles des utilisateurs. Parmi les firmes citées, un nom résonnait particulièrement : Netflix.
La plateforme de streaming s’était à l’époque défendue d’avoir eu accès aux messages privés des membres. Mais voilà que de nouvelles pièces confidentielles dévoilées lors d’un procès en cours rallument cette accusation explosive. Les plaignants affirment en effet que Meta aurait accordé un accès privilégié de Netflix aux conversations intimes sur Messenger !
Une « relation spéciale » entre les deux géants
Reed Hastings, le cofondateur de Netflix qui officiait comme membre du conseil d’administration de Facebook entre 2011 et 2019 occupait également une position idéale pour nouer des liens très particuliers entre les deux mastodontes de la tech selon les accusateurs.
Ces derniers assurent en effet que Hastings a œuvré pour permettre à Netflix d’accéder au contenu des boîtes de réception privées des utilisateurs du réseau social. Mais ce n’est pas tout ! Le groupe aurait aussi pu avoir accès aux données relatives aux contacts d’utilisateurs de Messenger.
Le tout grâce à des « accords spéciaux » négociés entre les deux entreprises. Une véritable porte dérobée ouverte par Facebook sur l’intimité numérique de ses membres au profit de la plateforme de Reed Hastings ? Les soupçons prennent une tournure d’autant plus préoccupante.
Meta dément mais des zones d’ombre subsistent
Confronté à la tempête soulevée par ces nouvelles révélations, le service de communication de Meta s’est évidemment empressé de démentir les faits les plus graves. D’après le porte-parole Andy Stone, il n’y aurait jamais eu de partage de messages privés avec Netflix.
L’accord aurait simplement consisté à permettre aux utilisateurs d’échanger sur leurs contenus Netflix directement depuis l’app du service de streaming. Une pratique qui serait par ailleurs « monnaie courante dans l’industrie » selon Stone.
Un démenti qui a toutefois du mal à dissiper totalement le malaise ambiant. D’autant que de lourdes zones d’ombre persistent sur la réelle nature des accords évoqués et sur l’étendue des données personnelles effectivement partagées entre ces deux mastodontes de la Big Tech.
L’ère de la surveillance digitale permanente ?
Au fond, cette nouvelle polémique en dit long sur la défiance généralisée qui entoure désormais la gestion des données personnelles par les géants du Web. Derrière les éternelles promesses de confidentialité se cachent souvent de lourds secrets inavoués et des pratiques pour le moins opaque.
L’heure est donc venue d’exiger une transparence pleine et entière sur le sujet. Et à ce que des garde-fous stricts viennent enfin encadrer les dérives de cette surveillance numérique de masse où plus rien ne semble sacré, pas même nos vies privées.
Le verdict à venir dans cette affaire pourrait bien constituer une première salve dans cette nouvelle bataille pour nous réapproprier nos libertés numériques.
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