Considérée comme le premier calculateur de positions astronomiques de l’histoire, la machine d’Anticythère est un artefact en bronze composé de plusieurs roues dentées maintenues entre elles. Selon les observations des historiens et des archéologues, il s’agit du plus vieux dispositif à engrenages connu à ce jour.
Les restes de ce que l’on peut considérer comme le premier ordinateur de l’humanité est actuellement entreposé au Musée Archéologique National d’Athènes. Selon les analyses et les conclusions des experts, sa fabrication remonte à l’an 100 av. J.-C. et aurait pris environ 30 ans.
À quoi servait donc cet étrange mécanisme dont la conception est datée de 100 à 150 ans avant notre époque ?
Fonctionnement de la machine d’Anticythère
D’après les différentes observations des archéologues, le rôle de la machine d’Anticythère serait de suivre et de prédire la position des planètes ainsi que de comprendre le phénomène des éclipses lunaires. Ce dispositif permettrait également de compter le temps jusqu’aux futurs Jeux olympiques. L’appareil fonctionnait à l’aide d’une manivelle. L’utilisateur de la machine posait une question calendaire ou astronomique en tournant la manivelle et la réponse s’affichait grâce aux aiguilles sur la face avant ou arrière du dispositif.
Sur la face avant de la machine, on retrouve un grand cadran avec des pointeurs pour indiquer l’emplacement du Soleil et de la Lune dans le zodiaque. Une boule semi-argentée est également présente pour afficher les différentes étapes lunaires. Le train d’entraînement pour l’emplacement de la lune est extrêmement perfectionné pour un appareil de cette époque. Il implique une impulsion épicycloïdale ainsi qu’un machinisme à fente et goupille pour imiter les mouvements subtils du déplacement de la Lune à travers le ciel.
Par ailleurs, deux grands cadrans sont situés à l’arrière de la machine. Le cadran supérieur dispose d’une fente en spirale de cinq tours et d’un pointeur mobile pour faire voir les 235 lunaisons dans le cycle métonique. Ce cycle constitué de mois synodiques s’étend sur 19 ans et est nécessaire pour réguler les calendriers.
Quant au deuxième cadran équipé d’une spirale de quatre tours avec des symboles, il indique les mois où l’apparition d’une éclipse solaire ou lunaire était probable en se basant sur le cycle de l’éclipse (saros), d’une périodicité de 18,2 ans environ.
Histoire de la machine
Tout commence par le naufrage d’une galère romaine au large de l’île d’Anticythère, dans la mer Égée. En 1901, l’épave du navire est découverte par des pêcheurs d’éponge au large de l’île. La cargaison retrouvée lors de cette plongée est précieuse pour les archéologues. En effet, des statues et des pièces de bronze représentaient en grande partie le contenu de cette cargaison exceptionnelle.
Mais en 1902, au milieu de toutes ces pièces de grande valeur, un archéologue identifie des pièces étranges. Il s’agissait d’une vingtaine de roues dentées reliées entre elles par une structure de bois. Les chercheurs ne tardèrent pas à déterminer que cette machine est un ancien dispositif mécanique d’origine grecque utilisé pour le calcul et l’affichage des données sur les événements astronomiques. Jusqu’à ce jour, les chercheurs n’ont pas encore réussi à lever entièrement le voile sur son lieu de conception et sur l’identité de son créateur.
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