Edouard Eyglunent, fondateur de Wecandoo

Lancé en 2017, Wecandoo est un collectif d’artisans qui propose aux particuliers comme aux entreprises des ateliers créatifs en immersion dans les ateliers de centaines d’artisans. L’occasion de découvrir, l’espace de quelques heures, la fine fleur du savoir-faire français et de repartir avec sa propre création. La startup regroupe aujourd’hui plus de 1400 artisans qui proposent plus de 3000 expériences dans toute la France.

Biographie de Edouard Eyglunent

Après une licence à l’Institut Paul Bocuse, Edouard a travaillé à Shanghai comme manager dans l’hôtel Sofitel. Ensuite, il a travaillé à Buenos Aires comme consultant freelance en contrôle de gestion avant d’intégrer l’EDHEC à Lille. Suivent deux stages de césure, l’un en pricing chez Casino et l’autre en conseil chez McKinsey. Une fois diplômé, il rejoint la startup foodtech Room Seasons à Londres comme responsable commercial. Passionné d’Artisanat depuis toujours, il quitte ses fonctions pour lancer Wecandoo avec Grégoire Hugon et Arnaud Tiret.

Entretien avec un entrepreneur inspirant : Edouard Eyglunent

Quel a été le “déclic” pour vous lancer pour la première fois dans le monde fantastique des startups ?

La frustration de travailler dans des grandes organisations où l’efficacité, l’innovation et le focus client disparaissent trop souvent au profit d’enjeux politiques ou qui sont alors noyés dans des process de process.

J’ai voulu créer ma boite après avoir fait 2 réunions pour préparer une réunion…. Et quant à Greg, mon associé et co-fondateur de Wecandoo, il a quitté sa boîte le jour où il parlait d’un employé avec son boss. Il lui a dit son nom et le N+1 ’a répondu : “ok, mais quel est son matricule ?”.

Quelle a été votre plus grande réussite ? Comment l’expliquez-vous ?

Créer une entreprise avec un modèle conçu pour satisfaire toutes ses parties prenantes. 

Côté artisans, aujourd’hui, nous reversons plus de 6 millions d’euros par an à 1350 artisans à travers la France. C’est leur loyer chaque mois qui est financé par les ateliers !

Côté participants, c’est de sensibiliser autant de gens aux vertus du fait-main. Chaque jour, nous recevons des messages de clients qui nous disent que leur manière de consommer à changé grâce aux rencontres qu’ils ont fait avec les artisans du collectif. Ils comprennent la valeur d’un produit artisanal.

Quelles sont les prochaines étapes de votre développement ?

Grâce à la levée de fonds d’octobre dernier (3,2 millions d’euros auprès de Breega et Educapital), nous avons 3 grands objectifs :

  1. Élargir notre réseau. En France, l’objectif est d’avoir 2000 artisans pour 4300 expériences sur l’ensemble du territoire, soit un atelier Wecandoo disponible à moins de 50 km de chaque Français. Et nous voulons nous ouvrir à l’international avec la Belgique, la Suisse et l’Espagne dans un premier temps.
  2. Étoffer notre offre. Nous nous sommes fixés pour objectif de replacer l’Artisanat dans la vie des particuliers et des entreprises grâce à des formats d’expériences innovants comme la découverte du savoir-faire local, des sessions en immersion pour approfondir les connaissances, des ateliers destinés au jeune public pour favoriser la découverte de l’Artisanat, ou encore des expériences permettant de sensibiliser le plus grand nombre à la nature, aux côtés des agriculteurs et producteurs. Nous souhaitons également développer une nouvelle offre de formations diplômantes pour que chacun peuisse renforcer ses connaissances métier. Enfin, notre objectif est d’élargir notre offre business avec des solutions de team buildings responsables.
  3. Avec une moyenne de 150 000 visites / mois en 2021, le site Wecandoo a vu sa fréquentation multipliée par 3 par rapport à l’année précédente. Nous souhaitons à présent diversifier et internationaliser notre clientèle, notamment en travaillant en collaboration avec les professionnels du tourisme.

Quelles sont les personnalités qui vous inspirent le plus ? Pourquoi ?

Tout d’abord, ce sont les artisans avec qui on bosse au quotidien. On oublie souvent qu’un artisan, c’est un entrepreneur et pas uniquement un créateur. Arriver à concilier sa production, sa gestion, son commercial et sa communication au quotidien est un exploit assez bluffant !

Je pense notamment à un coutelier, appelé Charles Ballerait, qui était scénariste de dessin animé et qui aujourd’hui a sa propre forge dans le 12ème arrondissement de Paris. Il est capable de fabriquer des couteaux en petite série, sur-mesure, mais aussi de gérer son entreprise d’une main de maître. Il considère le fait d’être artisan comme un métier mais aussi comme une responsabilité. La responsabilité de communiquer au grand public comment un produit artisanal est fabriqué, pourquoi il résiste mieux, pourquoi il est plus responsable. C’est de la pédagogie au quotidien.

Quel conseil atypique donneriez-vous à tout entrepreneur qui se lance ?

“Si tu trouves ton site parfait au moment où tu le sors, c’est sûrement que tu l’as sorti trop tard !”

Il faut apprendre de ses utilisateurs et ne pas partir du principe que l’on sait tout. Chaque service ou fonctionnalité doit être co-créé pour répondre à un besoin et non l’intuition d’un entrepreneur.

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