On ne va pas se mentir, on a tous des problèmes personnels. Ils font partie de nous, de notre quotidien et évidemment qu’ils s’invitent dans notre quotidien professionnel (87% des arrêts de travail sont liés à un contexte non-professionnel).
La bonne idée de Lily facilite la vie, qui a été lancée en mars 2018 par Magaly Siméon, Sarah Penven et Chris Navas, c’est d’aider les salariés à trouver rapidement une solution à leurs problèmes et soulager leur charge mentale. Pourquoi ? Pour réduire l’impact des problèmes personnels sur le fonctionnement de l’entreprise et permettre à cette dernière de montrer son engagement envers le bien-être des collaborateurs.
Là, on applaudit !
Du coup, on a papoté avec Magaly Siméon, jeune entrepreneuse de 50 ans, qui avant Lily facilite la vie siégeait au comité exécutif de géants de l’assurance, dirigeait une équipe de plus de 800 personnes et travaillait en 4/5e afin d’avoir du temps avec ses 3 enfants.
Les enfants justement… qui lui disent à tour de rôle : « C’est bien que les patrons, ils laissent les mamans à la maison le mercredi » et « Moi, je ne ferai jamais comme toi, tu travailles trop ».
Alors son ambition va pivoter et elle crée avec ses associés Lily facilite la vie, pour favoriser la réconciliation entre nos vies et aider à rendre la vie plus douce.
À chaque problème, sa solution !
Magaly cultive un talent particulier : celui de mettre en relation des gens qui ont des questions avec des gens qui ont des réponses. Aujourd’hui Lily facilite la vie, qui a levée 500 K € auprès de deux family offices, compte 700 000 membres et ambitionne les 1 000 000 en 2022.
Et parce que beaucoup de femmes ont des questions face à l’entreprenariat, Magaly Siméon est également membre du bureau de l’association Femmes des territoires qui œuvre pour la promotion de l’entreprenariat des femmes. Leur objectif : 30 000 femmes accompagnées en 2030.
Entretien avec une entrepreneuse inspirante : Magaly Siméon
Quel a été le “déclic” pour vous lancer pour la première fois dans le monde fantastique des startups ?
Au moment où j’ai fondé Lily, il y avait une chose qui m’enthousiasmait, me mettait en énergie, que j’avais vraiment envie de réaliser : aider les autres. Mes proches venaient souvent me trouver pour un conseil, ou un contact… J’ai toujours eu ce talent-là, de mettre en relation les gens qui ont des questions spécifiques avec des gens qui ont les réponses dont ils ont besoin. Je me suis alors demandé si je pouvais en faire une entreprise ?
L’entrepreneuriat se féminise enfin ! Quel regard portez-vous sur cette (r)évolution ?
Enfin ! Même s’il reste encore une bonne marge de progrès !
Aujourd’hui, en France, 35 % des entreprises créées sont dirigées par des femmes. Il est nécessaire que l’entrepreneuriat se féminise parce qu’il incarne une partie de la société et qu’il faut que les femmes soient présentes partout, à part égale.
Après, je vous dirais que je ne suis pas une femme entrepreneure, je suis entrepreneure. Un point, c’est tout.
Vous êtes entrepreneure, maman et riche d’une belle expérience professionnelle. Quels conseils pourriez-vous donner aux femmes qui aspirent à ces deux mondes ?
Aujourd’hui, en tant que femme, on est soumises à une tripe injonction :
- être une bonne professionnelle
- être une bonne mère
- et éventuellement être une bonne épouse ou une bonne compagne.
Aux femmes qui aspirent à ces deux mondes, le travail et une vie perso épanouie, je conseillerais de décider assez vite de ce à quoi elles renoncent. Il n’est pas possible d’être parfaite.
Et c’est OK. Il y aura toujours des trous dans la raquette.
Quelle a été votre plus grande réussite ?
Ma plus grande réussite est d’avoir aujourd’hui une entreprise qui fait vivre 20 personnes et dans laquelle les salariés sont visiblement heureux de travailler. Tous les mois, nous demandons aux salariés leur NPS (Note Promoter Score) et depuis le début, la note a toujours été supérieure à 8,5.
Comment l’expliquez-vous ?
Je pense être parvenue à garder ce qui était utile dans mon expérience précédente de dirigeante et à revoir ce qu’il fallait pour m’adapter à la vie d’une startup, avec moins de moyens, plus d’incertitudes, plus de rapidité aussi. Et rester attentive toujours à la mise en application au quotidien et par toutes et tous de nos 3 valeurs : la bienveillance, l’authenticité et la fiabilité.
La crise a profondément accéléré la transformation des organisations et a placé la QVT, la santé mentale des collaborateurs au cœur de la démarche, permettant de faire émerger un grand nombre de nouveaux acteurs sur le marché. Comment faites-vous pour vous démarquer ?
Lily est une offre de prévention de type 1, c’est-à-dire que nous prévenons les risques pour éviter qu’ils arrivent.
Notre proposition n’est pas curative, c’est une différence par rapport à beaucoup d’autres solutions. Nous agissons sur la charge mentale pour limiter son impact sur les salariés et donc pour contrer les effets délétères du stress.
D’autre part, notre offre est transversale, quand la plupart des offres actuelles s’intéressent à une partie du problème. Chez Lily, nous nous attaquons à l’ensemble des problèmes qui empoisonnent la vie des salariés.
Nous mettons à la disposition des salariés une équipe de conseillers formés à la relation d’aide. Les salariés aujourd’hui ont besoin d’être écoutés et c’est ce que nous faisons. Et pas forcément par des psychologues, mais par des personnes qui comprennent leur problème et les aident à passer à l’action.
87 % des arrêts de travail sont liés à un contexte non-professionnel, comment votre solution permet-elle de concilier les 2 mondes ?
Nous faisons en sorte que le personnel ait moins de poids. Ce faisant, nous réduisons l’effet du personnel sur la santé mentale. C’est win/win pour le salarié et l’entreprise.
Quelles sont les prochaines étapes de votre développement ?
Nous travaillons actuellement sur 2 axes de développement :
- le machine learning pour anticiper les besoins des membres grâce à l’IA
- l’international, en étudiant les pays où nous pourrions nous implanter.
Quelles sont les personnalités qui vous inspirent le plus ?
Mon modèle est Ginette Kolinka.
Cette femme a traversé l’expérience des camps de concentration durant la seconde guerre mondiale et, malgré tout, elle a conservé un regard bienveillant sur le monde et sur les humains. Elle s’interroge sur ce qu’elle peut transmettre et le rôle qu’elle peut jouer pour que ça n’arrive plus.
Elle incarne, pour moi, la résilience à l’état pur, la capacité à transformer ce qui t’est arrivé pour en faire quelque chose et devenir acteur, en l’occurrence ici actrice.
Ginette est une incarnation magnifique de la résilience, une force pour chacun d’entre nous.
Quel conseil atypique donneriez-vous à tout entrepreneur qui se lance ?
Il y a une citation de Sénèque que j’aime bien : “Il n’est pas de vent favorable pour celui qui ne sait pas où il va”.
Mon conseil serait de tout de suite avoir en tête : “et si ça ne marche pas, je fais quoi ?” et de se faire accompagner, coacher, ou mentorer pour avoir un regard extérieur et éviter l’entêtement.
C’est comme ça qu’on peut rester agile en sachant où on va éventuellement retomber 🙂
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