moka.care est une solution globale pour faire du mental des équipes la plus grande force de l’entreprise, avec une approche humaine et personnalisée, à contre-courant des applications et chatbots présents sur le marché. moka.care aide l’équipe RH à prévenir efficacement en intégrant les enjeux de santé mentale au cœur de leurs méthodes de travail.
Biographie de Pierre-Étienne Bidon
Pierre-Etienne est co-CEO de moka.care. C’est à l’ESCP, en 2011 qu’il rencontre Guillaume d’Ayguesvives, sans savoir alors qu’ils se suivraient dans leurs parcours professionnels jusqu’à se lancer ensemble, 8 ans plus tard dans l’aventure moka.care qui permet à des milliers de salariés de considérer leur santé mentale de façon simple et positive.
Entretien avec un entrepreneur inspirant : Pierre-Étienne Bidon
Quel a été le “déclic” pour vous lancer pour la première fois dans le monde fantastique des startups ?
Persuadés qu’aller voir un psychologue devrait être valorisé et non stigmatisé, nous avons décidé de fonder moka.care pour qu’il soit « aussi simple d’aller voir un psy que de prendre un café ».
Nous attendons trop souvent le dernier moment (dépression, burnout, etc.) pour nous inquiéter de notre santé mentale. Et il est alors souvent difficile de franchir le pas et de consulter un spécialiste. Nous voulons faciliter ce processus et le rendre accessible à tous. De plus, nous pensons que les entreprises peuvent jouer un rôle dans la santé mentale de leurs employés et qu’elles peuvent tout gagner en s’en occupant avec des solutions comme moka.care.
Quelles ont été les conséquences de la crise sur la santé mentale des salariés ?
Plusieurs études le démontrent : on constate une dégradation de cette dernière auprès des salariés due à la crise sanitaire. Les confinements successifs, le bouleversement des conditions de travail (avec notamment le télétravail contraint) sont autant de facteurs qui ont bousculé l’organisation du travail et ont fragilisé l’état psychologique des salariés : dépression, anxiété, stress, épuisement professionnel et sentiment d’insécurité professionnelle. Ce qui a conduit à une augmentation de l’absentéisme.
Ce sujet et plus largement la QVT sont des enjeux stratégiques pour les entreprises, notamment depuis la crise. Sentez-vous que cette dernière a accéléré la démocratisation de ces sujets ?
Lorsque nous avons lancé notre startup avec Guillaume en janvier 2020, il y avait une forme de gêne quand il était question de « santé mentale ». Depuis la crise, on parle plus librement de ce sujet désormais, notamment dans la presse, qui est en effet l’un des rares points positifs de cette crise. Mais encore souvent, beaucoup de gens pensent que « les psychologues sont bons, mais pour les autres, bien sûr pas pour moi ». De manière générale, faire les premiers pas vers l’accompagnement reste difficile, d’autant qu’il s’agit d’un monde que nous connaissons très peu, mis à part les tabous. Qui consulter ? Quand consulter ? Qu’est-ce qu’un psy, coach, thérapeute ? Pourquoi en ai-je besoin ?
Je crois que les entreprises ont un rôle sociétal décisif pour changer notre façon de voir la santé mentale. Si l’entreprise déclare haut et fort : « Non, la psychologie ne concerne pas les personnes faibles psychologiquement”, alors le sujet ne sera plus tabou ou stigmatisé.
Mais il y a aussi un besoin évident d’action concrète. L’entreprise doit pouvoir offrir un cadre dans lequel chacun se sente satisfait plutôt que « stressé ». Chaque collaborateur doit pouvoir être accompagné dans sa démarche, quand il le souhaite.
La crise a profondément accéléré la transformation digitale RH. Pensez-vous devoir digitaliser votre offre pour proposer une plateforme 100% distancielle de gestion du mental ?
En fondant moka.care, nous étions convaincus d’une chose : face à des enjeux humains, il faut une réponse qui le soit aussi. La santé mentale est un sujet éminemment complexe et intime. Quand on traverse une période difficile, se retrouver face à un questionnaire ou à un chatbot est souvent frustrant, trop impersonnel. Chez moka.care, nous voulons proposer à chacun l’accompagnement qui lui convient le mieux et qui répond à son besoin. Et nous attachons aussi une grande importance à sensibiliser et former chacun dans l’entreprise (les dirigeants, les RH, les managers…). Notre accompagnement se compose donc de 3 piliers : des sessions individuelles de thérapie et de coaching, des sessions collectives en petits groupes et un programme selfcare en ligne, pour permettre à chacun d’explorer à son rythme ce sujet.
Proposez-vous une solution permettant de mesurer la santé mentale des collaborateurs ?
Nous sommes convaincus que mettre une note sur la santé mentale n’est pas créateur de “mieux-être” pour ceux qui ne vont pas bien. Par contre, nous testons régulièrement si nos utilisateurs se sentent mieux après les séances, si leur niveau de stress est gérable, et s’ils souhaitent approfondir un sujet complémentaire.
Quelle a été votre plus grande réussite ? Comment l’expliquez-vous ?
Avoir réussi avec Pierre-Étienne et nos équipes à convaincre en moins de 2 ans plus de 70 entreprises à prendre soin de la santé mentale de leurs équipes. Et bien entendu, participer activement à la déstigmatisation de ce sujet.
Quelles sont les prochaines étapes de votre développement ?
Nous allons continuer à grandir, notamment avec 50 recrutements prévus en 2022 et notre ouverture à d’autres pays européens.
Quelles sont les personnalités qui vous inspirent le plus ? Pourquoi ?
- Nietzsche : la force de la volonté.
- Sylvain Tesson : l’exploration.
- Ma grand-mère : l’optimisme.
- Orelsan : la détermination.
Quel conseil atypique donneriez-vous à tout entrepreneur qui se lance ?
Plus grande compétence d’un entrepreneur = apprendre
Nelson Mandela disait “Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j’apprends”.
Et enfin, il ne s’agit pas d’avoir la bonne idée, il faut surtout savoir la mettre en œuvre ! (Orelsan : pour faire des films, t’as juste besoin d’un truc qui filme)
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