Quentin Amaudry est jeune étudiant entrepreneur dans l’EdTech de 23 ans. Il a lancé Mendo en 2021 avec son partenaire Alexandre Pinon ; une startup qui permet de révolutionner la manière dont les salariés apprennent à utiliser un des logiciels le plus utilisé en entreprise : Microsoft Excel. Cela est possible grâce à une pédagogie basée sur le « just-in-time learning »
De l’envie d’entreprendre avec de l’impact et de finir un master grande école à l’ESSEC, à la signature des premiers clients, en passant par le développement de nouveaux cas d’usage, Quentin lève le voile sur cette belle aventure et sur la prochaine étape de la startup : une levée de fonds prévue en septembre prochain.
Entretien avec un entrepreneur inspirant : Quentin Amaudry
D’où vient le nom « Mendo » ?
Le nom Mendo vient du latin Emendo qui signifie «sans fautes» et «améliorer». Mendo peut aussi être interprété comme Men do (en deux mots) : donner la possibilité aux employés de faire eux-mêmes sur Excel ce qu’ils font souvent sur des logiciels tierces coûteux.
Vous avez créé votre startup alors que vous êtes encore étudiant à l’Essec. Comment êtes-vous soutenu ? Et comment jonglez-vous entre vos responsabilités ?
Effectivement, ce n’est pas une mince affaire. Nous avons intégré l’incubateur de l’ESSEC avant même que j’intègre l’école et sommes aussi incubés à IONIS 361 à Paris.
Les incubateurs nous ont beaucoup aidé à définir notre projet et entamer les premières étapes. En plus de cela, nous nous sommes rapidement entourés de mentors, certains venant de nos connaissances via nos expériences passées, d’autres grâce à des programmes tels que le programme de mentorat de Wilco. Le réseau Alumni de l’ESSEC et de Centrale (l’école de mon co-fondateur) nous a aussi énormément aidé via un Slack commun.
Quelle est la première chose que l’on vous conseille à l’Essec avant d’entreprendre ?
Comprendre dans quoi on s’engage et être très clair sur les termes de l’association avec son associé.
Pour vous, le transfert du savoir et de l’expérience est la manière la plus pérenne pour réduire les inégalités mondiales. Est-ce que les startups ont un rôle plus important à jouer à ce niveau ?
Tout le monde a un rôle à jouer dans cela, mais la flexibilité des startups et les fortes innovations qu’elles proposent permettent de propager très rapidement des outils qui peuvent être utilisés par des millions de personnes.
Créer une entreprise permet d’avoir une feuille blanche et de choisir les valeurs qu’on met au cœur de celle-ci, c’est souvent plus simple que de redéfinir totalement les valeurs et la culture d’une grosse entreprise.
Vous définissez Mendo comme la première plateforme d’apprentissage contextuel intégrée à Excel. Concrètement comment ça fonctionne et à qui ça s’adresse ?
Mendo est un add-in qui vient s’insérer à la droite de la feuille sur votre tableur Excel. Nous agissons un peu comme Grammarly et MerciApp : nous venons vous donner des recommandations et des conseils sur comment améliorer votre utilisation d’Excel et la feuille que vous utilisez. Étant donné que nous intervenons de manière contextuelle, nous nous adressons à tous les utilisateurs, qu’ils soient débutants ou avancés, notre but est d’apporté de la valeur à tout le monde.
Vous souhaitez distribuer Mendo de manière gratuite dans les écoles de commerce. Pourquoi ?
Durant la création du produit et nos débuts, nous avons eu un grand soutien de la communauté étudiante et nous voulons les remercier en leur partageant notre outil. J’ai été (et je suis encore) à leur place, et je sais que bien savoir maîtriser Excel m’aurait apporté énormément de crédibilité lors de mes premiers stages, nous espérons leur apporter cela. Leurs retours sur notre outil seront très précieux car nous pourrons nous efforcer d’améliorer notre plateforme pour délivrer encore plus de valeur à nos clients.
Quel est votre business model ?
Aujourd’hui, nous avons un business model purement B2B SaaS, très classique, les clients paient par mois par employés. Une fois que nous aurons développé de forts cas d’usages avec nos premiers clients, nous ouvrirons l’outil à tout le monde à travers une version freemium mais notre cible restera toujours les entreprises en B2B.
En quoi pour vous, entreprendre est le meilleur moyen d’avoir un impact positif ?
Ceci est directement lié à ma personnalité. Étant une personne très indépendante, active et avec des idées plein la tête, je pense que l’impact positif le plus important que je peux avoir est via l’entrepreneuriat.
Créer une structure à partir de rien avec un problème à régler en tête permet d’aligner le développement avec l’objectif final et de se baser sur les bonnes valeurs initiales. Finalement, entreprendre permet de récolter des moyens financiers importants pour pouvoir investir dans des projets à impacts positifs.
Même si cela est aussi le cas pour les grandes entreprises, dans une startup, nous véhiculons une vraie manière de penser et un nouveau modèle.
Quelle serait votre startup à impact idéale ?
Mon but serait de développer Mendo sur d’autres logiciels très utilisés pour pouvoir aider à lutter contre l’illectronisme (13 millions de personnes en France, un très grand nombre dans le monde) partout dans le monde, à travers des solutions très faciles à déployer. J’ai beaucoup d’idées pour des prochains projets, mais rien de concret pour l’instant, j’aimerai bien retourner en Afrique pour entreprendre/investir dans des projets à impact positifs là-bas.
Vous prévoyez une levée en septembre prochain ? Pouvez-vous nous dire quel montant vous visez et quels sont vos projets de développement ?
Effectivement, nous prévoyons un tour de Seed entre 500k et 1 million d’euros. Nous avons un grand besoin de développement et devons avancer la construction de modèles d’IA puissants pour pouvoir donner les meilleurs conseils possibles aux utilisateurs d’Excel. Nous devons approfondir nos recommandations et créer des cas d’usages par industries (nous avons beaucoup de demande dans l’industrie de la finance par exemple). Nous allons donc devoir recruter des développeurs, un Head of Data, et des personnes en marketing pour créer une large base d’utilisateurs.
Est-ce que le jeune âge est encore un frein en France pour lever ?
Je triche un peu car mes associés ont 28 et 40 ans, mais pour l’instant il ne me semble pas, il y a tellement de jeunes entrepreneurs à succès partout dans le monde que je pense que les investisseurs français sont plus ouverts. Mais je pourrai seulement vous répondre après septembre !
Si vous aviez une lampe d’Aladdin, quels seraient vos 3 vœux ?
Que tout le monde ait accès à une éducation de qualité pour partir avec les mêmes chances.
Qu’on respecte les accords de Paris sur le réchauffement climatique.
Mettre fin à la maltraitance des animaux.
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