Madeleine Morley et Paola Teulières, co-fondatrices de Tomojo

Tomojo, une belle histoire qui concilie amitié, entrepreneuriat durable et consommation responsable

A 9 ans, Madeleine et Paula emménagent dans le même immeuble du 9ème arrondissement de Paris, et elles ne se quittent plus. Collège, lycée, elles se retrouvent à étudier en master à Londres quand Madeleine trouve l’idée Tomojo. Elle a un chien et elle le nourrit avec des croquettes de qualité, mais elle réfléchit à comment le nourrir avec moins d’impact environnemental : l’aventure Tomojo à quatre pattes ne fait que commencer !

En 2019, elles lancent une innovation mondiale : les premières croquettes pour chat aux insectes. S’en suivent les friandises MOUSH, toujours fabriquées en France et avec des ingrédients biologiques. En 2021, elles réaffirment leur position de pionnières en lançant de nouvelles recettes conçues pour chatons et chiots et en devenant la première entité petfood à base d’insectes référencée en grande distribution.

Fin 2021, Tomojo a vendu des centaines de tonnes d’aliments pour chiens et chats sous ses deux marques Tomojo et Entovet, dont 30 % sont destinés à l’exportation.

Et en février 2022, la startup lève 3M€ pour conforter sa place de pionnier sur le marché du petfood aux insectes. Cette levée de fonds permettra à Tomojo de conserver son avance dans un marché qui devient plus durable, et de doubler ses effectifs opérationnels et commerciaux pour soutenir l’ensemble de ses développements.

Regards croisés pour ces pures races de l’entreprenariat féminin

Quel a été le “déclic” pour vous lancer pour la première fois dans le monde fantastique des startups ?

Paola et moi avons toutes les deux fait un master dans les sciences de l’environnement et c’est à cette occasion que les insectes nous ont été présentés comme une réelle alternative qui devait être davantage développée pour nourrir une partie de l’humanité tout en réduisant l’impact écologique par rapport à la viande conventionnelle. Il a fallu attendre un an plus tard, que Mojo, mon chien pose son nez sur un article que je feuilletais sur les prouesses des insectes ; ça a été un déclic. Il y a près d’un milliard d’animaux domestiques qui doivent manger de la viande au quotidien, contrairement aux humains : pourquoi ne pas leur offrir cette protéine qui allie bienfaits écologiques et santé ?

Tomojo, ça veut dire quoi ?

Mojo, c’est le nom du chien de Madeleine, et ça veut aussi dire joie de vivre, pouvoir magique. En somme, nous avons lancé Tomojo pour redonner le Mojo à la planète et à nos animaux. Pour la petite anecdote, Tomojo, ça veut aussi dire amitié en japonais, on trouve que cela nous correspond bien !

L’entrepreneuriat se féminise enfin ! Quel regard portez-vous sur cette (r)évolution ?

Nous ne sommes pas tout à fait d’accord avec ce constat, il y a malheureusement encore beaucoup trop peu de femmes entrepreneurs et l’écosystème tout entier (investisseurs, profils seniors, profils tech) reste lui aussi très majoritairement masculin.

Vous avez inventé la première recette au monde de croquettes pour chiens et chats à partir d’insectes. Comment protégez-vous votre idée, notamment à l’international ?

Une recette de croquette c’est un peu comme une recette de cuisine, il n’est pas possible de la protéger parfaitement. Nous avons en revanche travaillé avec des juristes en propriété intellectuelle pour sécuriser le savoir-faire et protéger la marque à l’international.

Vous venez de lever 3 millions d’euros. Quelles sont vos ambitions ?

Ce nouveau tour de table nous permettra de garder notre avancée sur un marché du petfood qui appelle à être de plus en plus responsable :

  • En élargissant notre réseau, notamment dans les GSA et les Magasins d’alimentation spécialisés. Nous avons progressivement élargi notre réseau logistique avec un seul objectif : rester en lien avec les clients qui possèdent des animaux de compagnie à tous les points de contact.
  • En développant de nouveaux produits, notamment dans notre gamme vétérinaire Entovet, ciblant des conditions spécifiques chez les chiens et les chats.
  • Accompagner notre croissance en doublant nos effectifs opérationnels et commerciaux

Vous avez choisi un positionnement complémentaire : celui de startup à impact, d’entrepreneuriat durable. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

Plus qu’un positionnement complémentaire, c’est une évidence. Nous n’avons pas une fois envisagé d’avoir un projet qui ne contribuerait pas à protéger les ressources de notre planète. Nous avons étudié de manière exhaustive l’impact de l’homme sur notre planète et l’urgence qu’il y a à changer radicalement nos modes de consommation. La tâche est immense, il faut que chaque entreprise et chaque individu contribue et cela nous paraît normal de jouer notre part.

Quelles sont les personnalités qui vous inspirent le plus ? Pourquoi ?

Nelson Mandela, car après avoir été enfermé des années, il a su puiser des ressources au fond de lui-même pour mener ses convictions politiques, sans haine, pour son pays.

Quel conseil atypique donneriez-vous à tout entrepreneur qui se lance ?

Ce n’est pas un sprint, c’est un marathon. Il ne faut pas forcément écouter le mythe de l’entrepreneur-machine et bien surveiller son équilibre vie pro / vie perso, sous peine d’exploser en vol.

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